Pollution de l’eau aux PFAS/TFA

Cet article s’appuie sur les rapports de PAN EUROPE et de l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire France)
Parce que vous voulez en savoir plus et de manière approfondie !
En quoi les PFAS et TFAS peuvent être dangereux selon leur quantité par litre ?
– Ils s’accumulent dans notre corps et ne se décomposent quasi pas ;
– Ils interfèrent avec le système endocrinien (thyroïde) ;
– Ils perturbent notre système hormonal ;
– Ils attaquent le foie ;
– Ils attaquent les reins ;
– Ils ont des effets sur la fertilité et le développement du fœtus ;
– Ils augmentent le taux de cholestérol ;
– Ils augmentent le taux des cancers ;
– Ils peuvent attaquer notre système immunitaire ;
– Ils peuvent avoir des effets sur le développement des bébés et des enfants.
En 2023, le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) a classé le PFOA (acide perfluorooctanoïque repris parmi les PFAS) comme « cancérogène pour l’Homme » et le PFOS (sulfonate de perfluorooctane repris parmi les PFAS) comme « peut-être cancérogène pour l’Homme ».
Que sont les PFAS et les TFAS ?
Les PFAS, qui scientifiquement sont des substances per- et polyfluoroalkylées, sont aussi appelées « Polluants Eternels » tant leur persistance dans l’environnement est importante.
Après l’ère hautement toxique des organochlorés, des organophosphates qui compromettaient le développement du cerveau des enfants et des néonicotinoïdes qui nuisaient fortement aux abeilles et à la faune, nous sommes maintenant entrés dans la période des organofluorés, nouvelle classe de produits chimiques à vie, en ce compris les pesticides PFAS.
L’Union Européenne a autorisé l’utilisation dans nos champs de 31 substances actives contenant des PFAS. Quand elles se dégradent, la plupart d’entre elles se retrouvent dans l’eau sous la forme d’un petit PFAS composé d’acide trifluoroacétique et de son sel, le trifluoroacétate mais nommé pour faire facile le TFA . On le trouve dans l’eau partout en Europe, en particulier dans les zones agricoles.
Par qui et comment sont réglementés les PFAS ?
L’Union Européenne, à travers la Stratégie de l’Union Européenne pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques. Via le règlement REACH 1907/2006, elle mentionne que les PFAS sont d’intérêt prioritaire pour la gestion des risques ; en 2023, Cinq Etats (Suède, Norvège, Danemark, Pays-Bas et Allemagne) ont soumis une restriction globale des PFAS et est en cours d’examen par l’Agence Européenne des produits chimiques (ECHA). Elle propose l’interdiction en Europe de la fabrication et la mise sur le marché de substances, mélanges et articles contenant des PFAS sur la base de leur caractère persistant.
Depuis 2020, il y a un suivi des PFAS dans les eaux de boisson ; une limite de qualité de 0,1 ug/L a été fixée pour la somme de 20 PFAS dans les EDCH (eau destinée à la consommation humaine). Un autre paramètre intitulé PFAS TOTAL est également introduit avec une limite de qualité associée de 0,5 ug/L : il vise à intégrer l’ensemble des PFAS mesurables dans l’eau. En France, dès le 1er janvier 2026, les Agences Régionales de santé seront chargées de contrôler les EDCH.
En ce qui concerne les aliments, quatre PFAS sont réglementés dans certaines denrées alimentaires d’origine animale (poissons, mollusques, crustacés, œufs, viande et les abats, volaille et gibier). En cas de non-conformité, les produits ne peuvent être proposés à la vente. En revanche, il n’existe pas de valeurs limites pour les denrées autoproduites par des particuliers.
Enfin, la Commission Européenne a émis des recommandations pour que les Etats Membres surveillent la teneur en plusieurs PFAS dans les denrées alimentaires au cours des années de 2022 à 2025.
Au niveau international, c’est la Convention de Stockholm depuis 2001, qui encadre certains polluants organiques persistants et réglemente plusieurs composés de la famille des PFAS.
ÉTAT DES LIEUX
Une recherche menée conjointement avec Global 2000 et d’autres membres dans 10 pays de l’UE démontre des niveaux alarmants de contamination par le TFA de nos rivières, de nos lacs et de nos nappes phréatiques. Notre eau potable, celle du robinet mais aussi l’eau en bouteille, contient du TFA ! Il a été détecté dans 34 sur 36 échantillons d’eau du robinet européen provenant de onze pays dans 12 des 19 eaux minérales et eaux de source embouteillées.
Les niveaux de TFA trouvés dans les eaux de surface et les eaux souterraines représentent la plus grande contamination connue de l’eau à l’échelle d’une zone par un produit chimique fabriqué par l’homme.
Les PFAS sont très toxiques ; ils polluent nos sols, nos eaux et nos corps et ce, pour les générations à venir ! Ils sont délibérément pulvérisés sur nos aliments et nos champs sous forme de pesticides.
Les PFAS se trouvent malheureusement aussi dans tous les milieux : outre l’eau, l’air, les sols, les sédiments, les plantes, les animaux, les organismes vivants. Bref, ils se retrouvent dans toute la chaîne alimentaire ! Les produits les plus exposés sont ceux de la mer, les œufs et les viandes… et l’eau. Les personnes les plus exposées professionnellement sont celles qui travaillent dans les secteurs industriels, y compris l’industrie chimique, le traitement de textiles, la fabrication de produits électroniques et l’utilisation dans la lutte contre les incendies et plus encore les travailleurs des sites de fabrication de PFAS (cfr EFSA en 2020 et ECHA en 2023).
Face à cette famille de substances très large et particulièrement persistante dans l’environnement, la difficulté est d’identifier ou de distinguer celles qui présentent des caractéristiques de danger les plus préoccupantes. Cela appelle à accélérer les recherches sur les substances, en particulier pour celles qui sont les plus fréquemment retrouvées dans l’environnement, et à développer des approches innovantes pour caractériser leur toxicité.
Entre 2011 et 2021, le nombre de fruits et de légumes contenant des résidus de pesticides PFAS avait triplé. L’augmentation était de 220 % pour les fruits et de 274 % pour les légumes. Le résultat était bien plus spectaculaire pour l’Autriche (+698 % pour les fruits, + 3.277 % pour les légumes) et la Grèce (+ 696 % pour les fruits, +1.974 % pour les légumes). Ces chiffres avaient déjà tiré un grand signal d’alarme de la part des scientifiques. Etant donné que la pulvérisation a continué en ces quatre dernières années, nous sommes en droit de penser que l’augmentation de ces chiffres atteint maintenant un niveau de dangerosité extrême.
Ce sont donc les TFAS qui sont la principale cause de contamination de l’eau, suivis par les réfrigérants, le traitement des eaux usées et la pollution industrielle.
Conclusion personnelle
Jamais, depuis l’Histoire de l’Humanité, le genre Humain ainsi que toutes les espèces vivantes n’ont été aussi confrontées à un tel péril ! De manière urgente et sans condescendance envers les producteurs de PFAS, il faut accélérer les recherches et aboutir à l’arrêt total des PFAS nuisibles au Vivant de notre planète. En sachant que les réfrigérants, le traitement des eaux usées et certains sites industriels mais aussi probablement militaires sont également sources de contamination, il faut une réglementation stricte et une surveillance adéquate à leur égard.